Les
maladies cardio-vasculaires
ARTERITE
DES MEMBRES INFERIEURS
Définition
Les
symptomes
Comment
faire le diagnostic?
Causes,
Complications, Pronostic
Traitement,
Conclusion
LE
TRAITEMENT
1 - But
Eviter la progression des lésions
dans tous les cas et la formation de sténose potentiellement responsable de l’obturation de la lumière de l’artère (essentiellement par la survenue d’un caillot).
2 - Moyens
- Les moyens médicamenteux
Le traitement antiagrégant
plaquettaire est à base d'aspirine à la
dose de 100 à 300mg/jour. En cas de contre-indication digestive
ou allergique à l’aspirine, le clopidogrel (Plavix®) à la
dose de 1 comprimé/jour est une alternative.
Parfois, dans des conditions
particulières (en cas d’hyper-aggrégabilité plaquettaires
au cours d’une pathologie hématologique par exemple), une
association aspirine-clopidogrel peut être proposée.
En plus du traitement anti-aggrégant plaquettaire, un traitement
vasodilatateur est proposé, utilisant par exemple des inhibiteurs
calcique (amlodipine par exemple) ou encore de la Pentoxifylline (Torental®), essentiellement selon les symptômes ressentis lors de la marche.
Le traitement des facteurs
de risque cardiovasculaire passe par l'arrêt
impératif du tabac (un artéritique qui fume est "mal
soigné"). Le traitement d'une hypertension artérielle
est nécessaire mais prudent en évitant les béta-bloquants et le traitement d'une hypercholestérolémie ou d'un diabète
est obligatoire.
Le reste du traitement médical
de la douleur musculaire est basé sur un programme de rééducation
et de marche.
En phase aiguë d’ischémie du membre inférieur, le traitement médical
de la douleur critique et de larrêt dapport de sang
au membre précède, accompagne et succède au
traitement chirurgical. Il associe durant une hospitalisation : le placement
du membre en légère déclivité (incliné vers
le bas), l'administration dhéparine, les médicaments
anti-douleurs ainsi que des traitements vasodilatateurs par voie
intra-veineuse. Les soins locaux et le traitement antibiotique sont
obligatoires en cas de lésions au niveau de la peau ou de
surinfection.
- Les méthodes interventionnelles (endoprothèse) et chirurgicales
Les méthodes instrumentales
Les techniques consistant à intervenir directement dans le vaisseau sans ouvrir sont très variées. Elles se font sous contrôle de la vue par angioscopie:
- Dilatation d'un obstacle par un ballonnet qui est gonflé à très haute pression, entre 12 et 18 bars ;
- Mise en place d'une prothèse dans l’artère, qui la maintiendra ouverte (mise en place d’un STENT).
- Les endoprothèse ont des caractéristiques différentes et peuvent être des prothèses simples, ou recouverte d’une substance qui évitera que l’artère se rebouche (stent actifs).
Les méthodes chirurgicales
- Les pontages artériels laissent les lésions en place en les court-circuitant par un greffon veineux (la veine saphène est généralement prélevée au niveau de la jambe) le plus souvent, ou à l’aide de matériel synthétique. Ils peuvent être anatomiques ou extra-anatomiques, pour éviter une zone infectée ou pour proposer au patient une intervention moins risquée.
Les pontages aorto-iliaques (entre l’aorte et l’artère iliaque) et aorto-fémoraux (entre l’aorte et l’artère fémorale) permettent une cure complète des lésions diffuses étendues. Les progrès réalisés dernièrement rendent possibles des pontages distaux de la jambe ou du pied.
Les pontages sus-articulaires (au-dessus du genou) ont une très bonne perméabilité, alors que les pontages sous-articulaires (en dessous du genou) ne fonctionnent bien que s'ils sont d'origine veineuse.
- L'endartériectomie consiste à enlever la zone rétrécie de l’artère malade, et en quelque sorte à la « réparer ». Cette méthode n'est pas exempte des risques de nouvelle occlusion ou d'anévrysme sur une zone artérielle fragilisée.
3 - Indications
a- Dans tous les cas d'artérite des membres inférieurs
stade I ou II, le traitement médical doit d’abord être
débuté. Un indice systolique distal<0,75 observé lors
de la réalisation d’une échographie doppler des membres
inférieurs guide souvent le choix entre un traitement médical
ou chirurgical.
b- Dès qu'une douleur
musculaire grave apparaît (stade IIfort), et à fortiori dans
les stades plus avancés, une revascularisation
(instrumentale ou chirurgicale)
doit être
discutée. C'est une discussion difficile mais schématiquement:
- Les douleurs permanentes
et les lésions artérielles diffuses sont chirurgicales par
pontage ;
- les lésions artérielles
courtes et proximales font préférer l'angioplastie.
c- L'amputation est malheureusement
indiquée devant une gangrène, une absence darrivée
de sang
prolongée dans le membre malade. En dehors de ces cadres, elle n'est que
secondaire après avoir épuisé toutes les possibilités
thérapeutiques.
4 - Résultats
La mise en place dune
prothèse dans lartère est suivie d'une nouvelle
occlusion de lartère dans 20% des cas et à une
complication dans 1%, obligeant à une intervention.
La chirurgie n'est pas exempte
de risques vasculaires: ceux-ci ont été exposés dans
le chapitre sur les 'anévrysmes aortiques'. S'y ajoutent l'occlusion
aiguë du pontage et l'infection.
5 - Surveillance
L'occlusion aiguë d'un
pontage oblige à la surveillance après lopération
à laide de la pratique dune échographie-doppler
artérielle. Une dilatation, un anévrysme ou la constitution
dun nouvel obstacle sur lartère impose une reprise
chirurgicale rapide.
Une infection peut survenir
sur un mode aigu ou précoce, ou chronique et tardive. Son expression
est très variée (fièvre, choc septique, anévrysme
infectieux et rupture artérielle). La conduite à tenir consiste
en l'ablation du matériel de pontage et le rétablissement
de la continuité par la réalisation dun pontage différent.
CONCLUSION
L'artérite des membres
inférieurs est en elle-même une maladie bénigne en
dehors des formes avancées et compliquées. Le traitement
médical permet une amélioration s'il est bien appliqué.
Ailleurs, le traitement est instrumental avec mise en place d’une endoprothèse, surtout lorsqu’il s’agit d’une lésion courte, ou chirurgical dans les cas les plus complexes.
La découverte d'une artérite des membres inférieurs est l'occasion de faire un bilan complet des autres artères et peut ainsi révéler une autre localisation d’atteinte artérielle.
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